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La réélection de Donald Trump de l’autre côté de l’océan Atlantique, va avoir de grandes répercussions dans le monde entier. Que ce soit au sujet de l’économie, des conflits internationaux ou bien du réchauffement climatique.
Connaissez-vous le film Idiocracy de Mike Judge, sorti en 2006 ? Non ? Et bien nul besoin pour vous de le visionner, il vous suffira d’observer ce qui a bien pu se passer de l’autre côté de l’océan, aux États-Unis et les conséquences dévastatrices des résultats des nouvelles élections présidentielles américaines.
Une élection presque inattendue
Trump, revendiquant la victoire à la présidentielle américaine, lors de son discours du 6 novembre
Les sondages annonçaient à l’unanimité une course à la présidentielle très serrée entre Kamala Harris et Donald Trump, néanmoins après son élection officielle le 5 novembre 2024, l’homme de 78 ans a fini par gagner la semaine suivante l’intégralité des Etats clés (swing-states) grâce à une campagne inédite (réseaux sociaux, meetings géants…). Dans la foulée, il remporte également le vote populaire ainsi que le congrès avec le parti Républicain. Cela lui permettra d’effectuer son programme sans limites pendant ces prochaines années. Cependant cette domination va avoir d’énormes conséquences aux États-Unis, et à l’international.
L’exportation sous tension
Les États-Unis sont les premiers importateurs des biens provenant d’Europe, ils représentent à eu tout seul 20% de ces exportations.
Néanmoins le futur résident de la Maison Blanche, fervent défenseur de « L’Amérique d’abord », a prévu une hausse de 10 à 20% des taxes sur ces produits. Ce changement pourrait avoir un énorme impact sur le marché américano-européen, et par conséquent davantage affaiblir l’économie européenne.
Si ces mesures sont mises en place, les exportateurs français pourront s’attendre à une perte s’élevant à plus d’une dizaine de milliards d’euros. Cela pourrait avoir un effet boule de neige en accélérant l’inflation nationale.
Bien que l’Union européenne puisse riposter à son tour, en surtaxant les États-Unis sur leurs propres marchandises, cela fragiliserait d’autant plus l’économie.
Promis les conflits c’est fini…
Par ses propos, Donald Trump a également laissé supposer qu’il avait pour projet de réduire de façon considérable, voire stopper les aides militaires apportées à l’Ukraine dans la guerre face à la Russie qui dure depuis plus de deux ans maintenant : « Je terminerai la guerre en Ukraine rapidement, annonce-t-il lors d’un meeting, et cela en moins de 24 heures »
Dès les premières semaines de son mandat, il se servira de cet argument dans l’objectif de contraindre le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky à clore des accords de paix avec le Kremlin, qui réclame actuellement à son adversaire de lui céder 5 régions, de renoncer à l’alliance avec les Occidentaux et à son ambition de rejoindre l’OTAN. Si ce conflit venait à se terminer de cette façon, ce serait tout d’abord un événement dévastateur pour les Ukrainiens mais en plus cela aurait de grandes répercussions géopolitiques sur l’entièreté du continent européen qui perdrait brutalement en forces.
Entretien entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump en marge de l’Assemblée générale des Nations-Unies, le 25/09/2019 à New York.
De plus, l’entrée au pouvoir du Républicain annonce un tournant au sein des conflits au Proche-Orient. Pendant sa campagne, celui-ci a grandement apporté son soutien à Israël dans ses attaques offensives à l’encontre des Palestiniens : « On devrait laisser Israël finir tranquillement, déclare-t-il lors de son débat contre Joe Biden, l’entièreté de son travail ». Avec de telles déclarations, nous pouvons admettre que le soutien militaire des USA sera à partir du 20 janvier 2025, le jour de l’investiture de D. Trump à la Maison Blanche, d’autant plus important, plongeant ainsi la bande de Gaza dans une situation plus tragique que jamais. Cela pourrait aboutir à une victoire anticipée de leur ennemi extrêmement ravageuse.
Niveau climat, nous reculons à grands pas
Sur le plan environnemental, la couleur ne s’annonce pas très verte. Les Etat-Uniens étant les deuxièmes émetteurs de gaz à effet de serre dans le monde, les décisions climatosceptiques prises par leur futur président pourraient gravement impacter notre planète. Dans son programme, il a indiqué prévoir avec son vice-président JD Vance, comme en 2017, le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris. Tout en décrédibilisant le traité visant à limiter le réchauffement climatique sous la barre des 2°C d’ici 2100, cette décision l’affaiblirait de manière considérable et pourrait entraîner « un risque de contagion » vers les pays du Sud, qui sont le plus touchés par la crise écologique.
Image de la COP29 à Bakou, en Azerbaïdjan (auteure : Bianca Otero)
L’aboutissement des élections américaines, cette année, a aussi rendu les négociations très compliquées lors de la COP29 se déroulant à Bakou (Azerbaïdjan). En effet, les délégués américains qui étaient présents à l’événement ne pouvaient rien promettre en termes d’engagements, bloqués par le prochain dirigeant qui considère le dérèglement climatique comme un canular. Cela a eu pour résultat qu’un quart seulement des fonds nécessaires pour préserver la biodiversité a été récolté (300 milliards $ au lieu des 1300 milliards $ nécessaires).
Enfin, c’est aussi un problème d’énergies fossiles qui va se poser durant ces quatre prochaines années. Donald Trump a déclaré vouloir doubler la production de pétrole sur son territoire. Pour maintenir cette promesse, il propose de multiplier les forages en Alaska. La composition de son gouvernement traduit d’ailleurs ses ambitions ; il a nommé Chris Wright, PDG d’une entreprise spécialisée dans des techniques d’extraction d’hydrocarbures, au ministère de l’Énergie. Et Lee Zeldin, ancien avocat, à la tête de l’agence de protection de l’environnement (EPA) qui a récemment annoncé sur le réseau X qu’il allait « restaurer la prédominance énergétique des États-Unis ».
En redynamisant cette industrie extrêmement polluante, le milliardaire garantit la destruction massive de milliers d’écosystèmes, qui sera aussi violente qu’une mort par balle.
Plateforme pétrolière en Alaska
Elisa Quesada Walmsley