Le mardi 11 février, les élèves de Première générale (G1/G3) se sont rendus au Théâtre aux croisements, pour assister à l’adaptation contemporaine de la célèbre pièce Ubu roi, d’Alfred Jarry, intitulée En rouge vers Ubu, accompagnés de leurs professeures de lettres et d’histoire-géographie.

Interprété par La Nouvelle Compagnie dans la salle intimiste du Théâtre Au Croisement, le texte de Jarry a pris vie devant les élèves étonnés, intrigués et finalement captivés par la mise en scène et l’interprétation des personnages burlesques, de ce texte majeur de la littérature de l’Absurde, au programme de français intégré au parcours « Mensonges et comédie ».
La mise en scène immersive les a invités à participer à l’action, par des jeux de regards, grâce aux apostrophes, ce qui les ont séduits. Aussi, les choix esthétiques de la scénographe Nathalie Savary, imposant majoritairement le noir et le blanc, les ont plongés dans une atmosphère sinistre, macabre, quasi horrifique, notamment avec ses têtes de mort amoncelées à terre ou encore peintes sur la toile de fond. Enfin les jeux de lumières et sonores de Philippe Arnault n’ont fait qu’accentuer la tension dramatique engendrée par la politique sanglante de père Ubu.
Une pièce politique
Le metteur en scène Erham Sobhani, nous a appris lors d’un échange « bord de scène » qu’il a repris la pièce- que Jarry a écrite à ses 15 ans- pour mettre en lumière les tyrannies d’aujourd’hui, comme celle du duo Trump-Musk, ou celle de Poutine, qui l’interrogent, et le font frémir. Ce riche échange, mené autour des enjeux du spectacle qu’il a commencé à créer, a nourri la réflexion des jeunes spectateurs vis-à -vis de la désinformation, des contenus numériques, de l’information en continu des grands groupes de communication, qu’il juge comme principaux vecteurs des politiques nocives pour la démocratie.
Guérir par l’absurde
Heureusement, l’absurde est bien là avec Jarry, et les élèves ont bien ri de la bêtise du couple dérangé, du langage décalé et bourré de néologismes, allant du plus naïf, burlesque, au plus scatologique, comme le fameux « merdrre ! », et bien sûr des situations ubuesques.
Surtout ils ont pris conscience du plaisir et de l’intérêt d’assister à un spectacle vivant. Ils apprécient maintenant davantage ce texte si particulier, et à ce propos, ils en conseillent la lecture et la représentation au plus grand nombre !
Les élèves de la classe de 1G3, sous la direction de Mme Stoëhr